Introduction
Les problèmes liés à l’exploitation du nickel sur le Territoire, en particulier ses conséquences sur l’environnement ne sont un secret pour personne. Suite aux affrontements violents qui ont opposé les forces de l’ordre aux habitants de Tomo, Action Biosphère tint à exprimer son indignation : comment les pouvoirs publics peuvent-ils s’imaginer encore pouvoir résoudre ces problèmes tout simplement en envoyant les forces de l’ordre contre de paisibles villageois ?
Des citoyens en état de légitime défense
En effet que s’est-il passé à Tomo ? Dans ce village « sans histoire », des gens « comme tout le monde » ont découvert un jour qu’au-dessus de leur tête, sur un massif surplombant leur village, une large entaille était ouverte à coups de bulldozer.
Ils ont aussitôt entrepris d’innombrables démarches auprès du sous-préfet, de leur Mairie, du Délégué de Gouvernement, du Service des Mines, du Service de l’Environnement, de la Société G. Montagnat, du Congrès, etc…avec, dans la plupart des cas des fins de non- recevoir à leurs questions et à leurs revendications, accompagnée parfois d’un zeste de condescendance de leurs interlocuteurs.
Entre l’absence de réponse, l’opacité entretenue par les uns et les promesses mirobolantes des autres, les habitants de Tomo ont eu le sentiment de se faire mener en bateau. Ils ont donc utilisé le moyen qui leur semblait le plus efficient pour se faire entendre.
Se sentant agressés par une ouverture de route « sauvage » (aucune preuve n’a pu être fournie à ce jour que la route a bien été autorisée par les services compétents), devant mener à un projet d’extension minière dans un secteur, qui en vertu de la réglementation et d’accords antérieurs n’a pas vocation à être exploité, ils se sont trouvés en situation de légitime défense, et nous tenons à souligner le courage dont ils ont fait preuve pour préserver leur cadre de vie et les ressources naturelles de leur région.
Une réforme urgente de la réglementation en matière d’exploitation minière
Avec le développement que connait actuellement la mine et afin d’éviter que de tels affrontements ne se reproduisent, nous demandons instamment aux élus du Territoire et aux autorités compétentes de l’Etat de mettre en chantier dans les plus brefs délais une réforme de la réglementation qui régit l’exploitation minière sur le Territoire.
Compte tenu de l’évolution dans la prise de conscience des gens de la valeur de leur environnement, on ne peut plus concevoir une réglementation minière sans :
- Une étude d’impact préalable, avec une enquête publique, telles que pratiquées obligatoirement en Europe depuis 1976, pour toute ouverture de mine, réouverture ou extension ( Aucun technicien sérieux ne peut en effet fournir de garanties sur le fonctionnement de mesures anti-pollution par rapport à l’évolution d’un site minier après exploitation en l’absence d’une étude scientifique rigoureuse définissant l’état initial avant exploitation)
- Une réhabilitation par re-végétalisation et contrôle des matériaux déplacés, dont le coût, à la charge de l’exploitant sera intégré au calcul du prix de revient du minerai (Les conséquences de cette mesure ne seraient pas seulement environnementales, mais aussi sociales, compte tenu de la création d’emplois qu’elle ne manquerait pas de susciter)
Ce n’est qu’à ces conditions que le Territoire sortira enfin, comme l’Europe il y a vingt ans, d’une ère d’exploitation minière dont la collectivité aura encore longtemps à supporter les conséquences.
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