Politique énergetique en Nouvelle-Calédonie : où allons-nous ?

usine SLN Eramet

Aujourd’hui : la Nouvelle-Calédonie dépend à près de 98 % de l’importation d’énergies fossiles et nous rejetons 13,6 tonnes de CO2 par an et par habitant ( contre 7 en métropole et 4 en Chine)
Demain : avec 3 centrales thermiques au charbon (Prony Energie, Doniambo et Koniambo), nous émettrons 36 tonnes par an et par habitant

Le réchauffement climatique est une réalité que tous les scientifiques sérieux s’accordent à considérer comme un problème environnemental majeur, qui aura dans les années à venir des conséquences économiques, sociales, culturelles et même politiques redoutables ;
Du 7 au 18 décembre 2009 se réuniront à Copenhague des représentants de tous les états de la planète pour préparer la suite du protocole de Kyoto et adopter des mesures contre le réchauffement climatique.

  • -    Parce que les choix faits actuellement en Nouvelle-Calédonie en matière d’énergie sont incompatibles avec les engagements actuels et à venir, pris par la communauté internationale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
  • -    Parce que ces choix sont désastreux sur le plan environnemental, économiquement irresponsables à long terme (et même suicidaires si l’on prend en compte les coûts externalisés), socialement injustes et moralement inacceptables, ils sont en contradiction avec les principes du développement durable ;

Nous demandons à nos élus de s’engager pour :

1.    Ouvrir une véritable réflexion de fond et un débat public associant les élus et la société civile sur la question : voulons-nous un pays hyper industrialisé dominé par les multinationales du nickel ou un pays aux activités diversifiées qui produit l’essentiel de ce qu’il consomme ?

2.    Dans le domaine de l’énergie, élaborer une politique ambitieuse de développement des énergies renouvelables, avec notamment :

  • La taxation du fuel et du charbon à l’importation et l’affectation des recettes à un fonds de développement des énergies renouvelables
  • Le paiement par les industriels du juste prix de l’énergie ( rapport de 1à 6 pour le prix payé par les particuliers et les industriels) et l’intégration d’une compensation carbone destinée à financer des puits de carbone en engageant un vaste programme de reboisement en essences locales, créateur de richesses et d’emplois
  • La possibilité pour des particuliers d’accéder à des équipements de production d’électricité solaire ou éolienne avec raccordement au réseau, par une aide à l’investissement incitative ( par exemple sous forme de crédit d’impôts) et un tarif de rachat du kwh solaire de l’ordre de 60 cfp permettant un retour sur investissement n’excédant pas 7 ans.

3.    En matière de déplacements, adopter sur le Grand Nouméa un véritable Plan de Déplacement Urbain visant à réduire l’utilisation des voitures, instaurer des rues piétonnes, doter les villes de trottoirs praticables par tous les usagers, créer un véritable réseau cohérent et sécurisé de pistes cyclables à Nouméa, développer des Transports en Commun sur Site Propre (TCSP) en attendant un tram-train.

4.    Revoir la fiscalité du pays en allégeant la fiscalité sur le travail et en augmentant la pression sur les pollueurs ( éco-taxes diverses – Taxes Carbone Ajoutée, taxe SO2, taxe biodiversité, vignette auto pour les véhicules émettant plus de 130 g par km etc…) mais aussi prime à la casse et bonus-malus sur les automobiles, les appareils électroménagers, les chauffe-eaux…

« Le Pays pollue trop » titre LNC à la une du 10/08/09. Si nous continuons à transformer notre planète en enfer, nous ne pourrons pas conserver longtemps notre qualité de vie en Nouvelle-Calédonie ni construire un pays prospère et pacifique.