La vallée de la Ni se situe à environ 50 km à vol d’oiseau de Nouméa. Elle s’étend au Nord des Dzumac et à l’Est du Mt Humboldt. La rivière de la Ni se jette dans la mer sur la Côte Oubliée entre Borindi et Kouakoué. Son embouchure est un lieu de fréquentation des tortues. Cette région n’a longtemps été accessible que par la mer, ce qui explique qu’elle est restée relativement préservée. En 1992 elle a cependant été livrée à l’exploitation forestière aux conséquences écologiques désastreuses :
- L’abattage de kaoris pluri-centenaires, véritables cathédrales végétales, dominant la canopée
- La destruction et la dégradation du couvert végétal consécutives au débardage et à la réalisation de voies d’accès au bulldozer sur des pentes escarpées,
- L’érosion et le déversement de terre rouge au fond des creek
- Le bouleversement d’un biotope exceptionnel, l’une des dernières forêts primaires dans le sud, refuge d’innombrables espèces de flore et de faune endémiques, des oiseaux, des lézards, des geckos, des insectes que nous connaissons très mal.
- 2 à 3000 hectares de végétation détruits par un feu de brousse non maîtrisé autour de la scierie
Devant l’ampleur des dégâts, de nombreux citoyens ont exprimé leur réprobation, d’autant plus que l’exploitation n’avait fait l’objet d’aucun inventaire préalable de faune et de flore, ni d’étude d’impact écologique. Quelques-uns ont décidé de manifester leur opposition à cette exploitation, à demander son arrêt et le classement de la région Ni Kouakoué en réserve naturelle. C’est parmi d’autres motifs, l’évènement qui a déclenché la création de l’association « Action Biosphère » en octobre 1992.
Pour obtenir l’arrêt de l’exploitation, Action Biosphère s’est mobilisé par une campagne de médiatisation avec distribution de tracts, signature de pétitions ( avec le soutien de 632 personnes) , prise de contact avec les conseils municipaux et les autorités coutumières de Thio et de Yaté, visites sur le terrain…L’ensemble des actions menées en partenariat avec les populations riveraines a conduit le président de la Province Sud à mettre un terme à l’exploitation.
Ce premier résultat, dont nous avons pris connaissance en mars 1993, nous a confortés dans l’idée de poursuivre notre action sur d’autres fronts.
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