Plan de gestion intégrée du site Ramsar des Lacs du Grand Sud

Netcha-Grand-Sud

Plaine des Lacs

Netcha-Grand-Sud

Observations d’Action Biosphère

Paradoxe

La finalité affichée du Plan de Gestion Intégrée de la région des lacs du Grand sud calédonien, classé RAMSAR est de « fournir le cadrage …afin de mettre en œuvre les actions nécessaires au maintien voire à la restauration écologique du site ».
La principale menace,  probablement irréversible, qui pèse sur cette zone et particulièrement la réserve botanique de la Madeleine, haut lieu de l’endémicité du sud et site touristique apprécié, serait son assèchement lié à une baisse de l’eau des réseaux hydrologiques de surface et souterrains. Il est établi et unanimement admis qu’une baisse du niveau d’eau  constante d’une dizaine de cm seulement, constituerait une perturbation majeure des écosystèmes de cette zone humide et donc un préjudice inestimable en matière de biodiversité.
Or ce risque a été explicitement identifié et mentionné dans le cadre de l’étude d’impact relative à la Demande d’Autorisation d’Exploitation Minière accordée par la Province Sud à Valé il y a quelques semaines. Ce risque est traité de façon très superficielle et complètement anecdotique dans le plan de gestion par des formules comme « réunion de travail avec les mineurs »… « Appliquer systématiquement des mesures correctives en cas de modifications significatives des écoulements de surface ou souterraines… »   
Comment la Province Sud peut-elle afficher sa volonté de préserver la zone des Lacs classée Ramsar et dans le même temps, autoriser une exploitation minière avec le creusement de fosses à moins 60 mètres qui vont à terme, inéluctablement perturber les réseaux hydrologiques souterrains et affecter la Plaine des Lacs ?
En cas de dégradation avérée et de perte partielle ou totale du patrimoine naturel de la Plaine des Lacs, et dans une logique de compensation que nous contestons par ailleurs, quel est le montant que la PS exigerait de Valé à titre de compensation ? Nous demandons que le montant de la compensation soit d’ores et déjà fixé et rendu public.

Financement

Parmi les mécanismes de financement envisagés pour la prise en charge des mesures de protection sont cités : le paiement pour service écosystémique et la compensation.  Ces modes de financement,  qui reviennent d’une façon ou d’une autre à « privatiser » le bien commun (le domaine public) et pour la compensation, d’autoriser la destruction de la biodiversité moyennant finance constituent une atteinte à l’intérêt général, que nous refusons de cautionner.


Gouvernance

En ce qui concerne l’évaluation du plan de gestion, nous sommes surpris à la page 9 du projet de voir figurer la province nord, au point « efficacité de la gouvernance : les acteurs locaux sont-elles satisfaites du format de gestion participative retenu par la province Nord ? » S’agit-il d’une coquille, d’un copié collé ?
Nous observons  que le comité de suivi, principalement chargé de l’élaboration et du suivi du plan de gestion est constitué quasi exclusivement de représentants de services administratifs à part la SAEM Sud Forêt (un organisme semi privé ?),  à l’exclusion donc de tout représentant de la société civile qui sont déclarés « partenaires », ce qui nous paraît relever d’une conception très restrictive d’une gouvernance dite « participative », d’autant plus que le concept de « partenaire » n’est défini nulle part.
Nous relevons aussi que,  même si les communes de Yaté et du Mont Dore, ainsi que les populations d’Unia, Touaourou, Waho et Goro sont citées parmi les partenaires, les autorités coutumières en tant que telles, ne sont nulle part associées au projet
Nous constatons enfin d’être cités à la page 11 et 12 parmi les acteurs du Plan de gestion,  en tant que partenaires alors que nous n’avons pas été associés formellement à l’élaboration de ce Plan.

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