Sur les projets d’arrêtés soumis au comité de gestion N°6.

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oiseau mort au Chesterfield

Objet :

- Arrêté Instaurant les réserves à Chesterfield, Bellona, Entrecasteaux, Petrie et  Astrolabe,
- Arrêté portant approbation du plan d’action des atolls d’Entrecasteaux
- Arrêté encadrant les activités touristiques professionnelles dans le parc naturel de la Mer de Corail

Préambule

Les Chesterfield,  Bellona, Entrecasteaux, Pétrie et Astrolabe, en raison de leur éloignement, ont,  jusqu’ici été peu impactés par l’activité humaine. Selon l’avis de nombreux scientifiques, malgré la fragilité de ces écosystèmes,  nous en avons hérité dans un état exceptionnel de conservation.   Nous considérons  qu’il est de notre responsabilité de les transmettre tel que nous les avons trouvés, aux générations futures.  Afin de préserver au mieux ce patrimoine, nous réitérons par conséquent, notre demande  de classement en réserve intégrale de  l’ensemble de ces  îlots et récifs.  
Nous réaffirmons  par ailleurs, qu’un état des lieux initial de ces zones, réalisé par des scientifiques indépendants dans le respect des procédures en usage s’impose, avant d’y autoriser une quelconque activité économique, touristique  de pêche  ou autre’,   pour y déterminer , le cas échéant, des limites de réserves intégrales ou naturelles, sachant qu’aucune évaluation sérieuse  de l’état de ces zones ne pourra être établi, dans quelques années, sans cet état des lieux initial.
Au cas où ces arrêtés étaient validés,  en dépit de ces remarques préalables, nous demandons, que des cartes du SHOM, récentes et  à jour soient annexées aux arrêtés proposés.  
Nous demandons également qu’avant leur validation, ces projets d’arrêtés soient soumis  à  l’expertise de scientifiques indépendants et reconnus, spécialisés dans la faune, en particulier des tortues et oiseaux marins, de la flore des îles éloignées, des coraux et des écosystèmes marins,  des impacts de la pêche et des impacts du tourisme. ...

le texte envoyé au comité de gestion et à la presse est téléchargeable sur le lien : Texte intégral du 14 juin 2018

Conclusion

Nous observons que le pourcentage de réserves intégrales, donc dédié à la protection des ressources naturelles dans cette zone est ridiculement faible  par rapport à celui qui est ouvert à la valorisation économique »,  que les mesures de protection  proposées ne sont pas à la hauteur des enjeux et ne sont pas conformes aux finalités de conservation du parc.
Pour protéger la vie des océans, contrairement à une opinion couramment admise, le meilleur moyen n’est pas forcément de décréter un statut de réserve à faible niveau de protection sur d’immenses étendues océaniques difficilement contrôlables. Il serait  peut-être préférable comme l’affirme un expert brésilien du milieu marin, Luiz A. Roche, de protéger en priorité: les zones côtières des pollutions qui viennent de la terre, les mangroves, les herbiers, les récifs coralliens tous les endroits où les espèces menacées se reproduisent ou se nourrissent avant de migrer vers les atolls.  
Nous  regrettons, une fois de plus la non-prise en compte de nos propositions en phase d’élaboration de ces arrêtés, l’absence chronique  de réponse à nos courriers, et le caractère non abouti de ces arrêtés.
Pour terminer, nous tenons à dénoncer le rôle des représentants des grandes multinationales de l’environnement comme Pew, CI ou WWF,  dont la principale fonction au sein du comité de gestion du PNMC est d’apporter un soutien sans faille, à l’Etat et au gouvernement calédonien dont la principale ambition est de privilégier l’économie, le plus souvent, au détriment de l’environnement.
Nous contestons en outre leur légitimité pour représenter la société civile néo-calédonienne,  en tant que salariés de multinationales qui  reçoivent  leurs ordres de leur hiérarchie dont le siège se situe bien loin de nos récifs ou … et dont les finalités et le budget sont loin d’être aussi transparentes qu’ils veulent bien nous le faire croire…
Refusant de cautionner une propagande et des dispositions qui consistent à faire croire que les autorités en charge de la gestion du Parc naturel marin de la mer de Corail  préservent les récifs et îlots éloignés  quand, en réalité, ils les ouvrent à la destruction par le tourisme, nous avons décidé d’émettre un avis défavorable aux projets d’arrêtés et d’exprimer ouvertement notre ferme opposition à leur validation. .

Le 14 juin 2018                        ACTION BIOSPHERE