USINE DU SUD -ACCORD POLITIQUE - POINTS FORTS : POINTS FAIBLES
Points forts | Points faibles et zones d'ombres |
Les responsables de l’Ican, du collectif USUP et du FLNKS d’une part, la PS et les loyalistes d’autre part ont engagé de discussions coordonnées par le président du congrès Rock Wamytan, aux fins de parvenir à une solution d’entente permettant de sortir du conflit. |
Les discussions coordonnées par le président du congrès, et les partenaires locaux pour sortir du conflit sont une avancée importante. On peut toutefois s’interroger sur l’attitude partiale de l’état, qui, sous couvert de neutralité, a adopté parfois des positions qui ne sont pas à la hauteur des enjeux et très peu conformes à l’article 32 de la Charte de l’ONU sur les droits des peuples autochtones. |
Le doublement des garanties environnementales portées par Prony Ressources et exigées par la PS | Il n’y a pas de précision sur le montant des garanties ni sur quelles bases ces garanties ont été calculées |
Lancement par arrêté provincial de 7 expertises complémentaires dès avril 2021 permettant un état des lieux exhaustif du complexe industriel. | Les 7 études retenues lors de la table ronde au Haussariat ne comportent aucune étude spécifiquement dédiée à la biodiversité terrestre, le plan de conservation des espèces endémiques rares menacées, un état des surfaces à réhabiliter et au titre des compensations des chênes gomme morts en raison de la pollution atmosphérique du soufre. |
Les titres miniers détenus par VNC seront cédés volontairement à Sud Nickel, filiale de Promosud. Les titres miniers seront amodiés à Prony Ressources | L’accord ne précise pas le montant de cette cession. Il ne précise pas non plus la durée possible de l’amodiation qui peut être de 99 ans, ni du montant de l’amodiation (le prix payé par le consortium de rachat). Le montant sera calculé semble-t-il en fonction de la « viabilité économique de la nouvelle société « Prony Ressources ». En cas de déficit, le bénéfice de l’amodiation pourrait de ce fait se réduire à néant. |
Un suivi du management intégré QSE ( Qualité, Sécurité Environnement) | Assuré par un organisme indépendant ? |
Le maintien du Pacte du Grand Sud est assuré | Le soutien de l’observatoire de l’environnement ( l’œil) « sera étudié » |
Un comité environnemental constitué de structures locales de défense de l’environnement est créé. | Les membres sont désignés par l’autorité régulatrice. Quels sont les critères pour le choix des structures locales ? Sa mission est-elle de représenter en toute indépendance la société civile ou s’agit-il d’un comité « godillot » destiné principalement à cautionner les décisions des autorités ? |
La mise en place par la PS d’un comité de suivi des 7 expertises et la garantie de la consultation des populations locales. La restitution sera assurée par Greencross | Consulter n’est pas se concerter. Une consultation ne donne aucune garantie à la société civile que son avis sera bien pris en compte. Elle peut même servir d’écran. De très nombreuses ONG sévissent déjà en NC parfois au détriment des associations locales. Quelle est l’utilité d’ une nouvelle ONG en NC? |
Considérant la nécessité d’inscrire la transaction de l’usine du sud dans une trajectoire globale de développement durable de l’exploitation minière intégrant le triptique écologique, économique et social | Le nickel n’est pas une ressource renouvelable. L’expression : « une trajectoire globale de développement durable » est une formule creuse qui ne vise qu’à faire passer l’exploitation minière pour une activité de développement durable. |
La recherche permanente d’une valorisation optimale d’une ressource épuisable comme peut l’être le minerai est considéré comme un devoir envers les générations futures.….Dans ce cadre, un partenariat technique et industriel est mis en place avec le groupe TESLA… |
Le consortium calédonien acquéreur de l’usine ne comprend aucun partenaire compétent en hydro métallurgie. Aucune garantie n’est donnée aux générations futures de tirer un quelconque bénéfice du FPRESC ( Fonds de Prévention des Risques Environnementaux et Socio -Culturel) Tesla procède actuellement à des recherches pour se passer du nickel pour les batteries de ses voitures électriques dans les années à venir. |
Donner la priorité aux sujets environnementaux et de développement durable | Intégrer de manière pérenne les produits métallurgiques de Prony Ressources au sein de la chaine d’approvisionnement de la production de batteries pour véhicules électriques en Asie…A-t-on fait un bilan écologique des voitures électriques, qui justifie ce choix ? |
La neutralité carbone du complexe industriel à l’horizon 2040 | Ce type d’argument ressemble davantage à un argument commercial qu’à un engagement sérieux. En l’absence d’une étude sérieuse, ce type de promesse n’engage que ceux qui y croient |
La construction d’une ferme solaire de 30 MW dès 2021 | Argument de la même veine que le précédent, qui permettra en outre un double profit : réduire la facture énergétique de Lucy et tirer profit de la vente de panneaux solaires… |
L’exportation du minerai brut, une option que Valé souhaitait promouvoir dans le cadre du rachat, pour équilibrer ses comptes, auquel s’était vivement opposé le collectif qui la considérait comme un bradage de la ressource ne fait l’objet d’aucune mention dans le contrat, ce qui laisse au consortium de rachat toute liberté d’agir à sa guise | |
Le conseil d’administration de la société Prony Ressources, future « Goro Ressources » qui a vocation à acquérir l’usine du sud, compte 8 sièges : 2 SPMSC et 2 pour la fiduciaire ( FCPE ? , FPRESC), représentant des intérêts « Pays » et 4 sièges à répartir entre CFP et Trafigura (représentant des intérêts privés. | Cette répartition ne permet pas aux représentants des intérêts Pays (4 sur 8) d’être majoritaire dans le CA. On notera aussi qu’au 12/01/2021, la CFP (Compagnie Financière de Prony) ne disposait que d’un capital social de 1 euro et que son président était Antonin Beurrier comme en fait état un extrait de Kbis des greffes du Tribunal de Commerce de Paris |
Notre proposition :
Dès l’origine du projet, des voix se sont élevées pour dénoncer le fait que les conditions géographiques du grand sud calédonien ne se prêtent pas à l’implantation d’une usine hydro-métallurgique dans le sud : forte pluviométrie, vallées étroites, proximité de la mer, biodiversité exceptionnelle, quantité gigantesque de déchets industriels à stocker susceptibles de contaminer durablement le milieu naturel, les cours d’eau et les nappes phréatique.
Plus de 10 ans d’hydrométallurgie ont montré les dégâts environnementaux que cette technologie était susceptible de provoquer. De plus, elle n’a pas fait la preuve de sa rentabilité économique malgré les mesures d’accompagnement fiscales et financières dont le complexe a bénéficié. Un tel bilan devrait appeler une décision sans appel : la fermeture de l’usine.
Pour éviter les conséquences qui résulterait d’une décision de fermeture immédiate et la casse sociale consécutive à la suppression de plusieurs centaines d’emplois, nous proposons une sortie progressive de l’hydrométallurgie dans le sud par une planification programmée conduisant à la fermeture de l’usine au plus tard dans une dizaine d’années, avec l’obligation, en remplacement des emplois détruits, de créer autant d’emplois nouveaux dans des secteurs alternatifs respectueux de l’environnement, ou des opérations de réhabilitation du site.
ACTION BIOSPERE, Le 15 Mars 2021